Habitué·es à vivre dans un monde ouvert non stop, la permanence des lumières artificielles est devenue une seconde nature. Les lumières blanches qui envahissent nos villes sont non seulement une perte esthétique dans nos rapports avec le cosmos et le ciel étoilé, mais ont également des conséquences sur le vivant et les écosystèmes naturels qui ont besoin de percevoir l’alternance du jour et de la nuit. Cette lumière blanche à l’œuvre dans de nombreuses techniques contemporaines comme les caméras infrarouges, de surveillance, les satellites et les drones, contribuent à créer un univers où il ne fait jamais nuit pour personne et où, à la manière d’un panoptique, la surveillance est généralisée. Empruntée à Michael Foessel dans son ouvrage éponyme sur la nuit, l’obscurité que nous cherchions dans la nuit est-elle en train de disparaître ? Serions-nous entré·es dans un monde où vivre sans témoin devient impossible ?