Charged Space

Lieu
3 bis f - Centre d'arts contemporains d’intérêt national

Date d'ouverture
5 février 2022

Artistes

Ben Weir

Partenaires

Ministère de la Culture – DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la région Sud Provence-Alpes- Côte d’Azur, de l’ARS – Agence Régionale de Santé, du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, de la métropole Aix-Marseille Provence, de la ville d’Aix- en-Provence et du Centre Hospitalier Montperrin.

Cette exposition met en évidence l’intérêt que manifeste Ben Weir pour la capacité d’adaptation et le potentiel intrinsèque des bâtiments et des objets. Il s’intéresse aux monuments historiques qui ont été habités de manière inattendue mais très spécifique et aux tensions spatiales qui découlent de telles évolutions. Cette pratique qui consiste à s’approprier des objets urbains ne se contente pas d’ajouter une strate hiérarchiquement secondaire à une couche plus ancienne et durable mais crée un tout nouvel espace : un espace d’hétérogénéité.

Les recherches menées par l’artiste durant sa résidence en amont de l’exposition font référence à L’Architecture insolite, un livre de Bernard Rudofsky datant de 1977 qui évoque l’amphithéâtre romain d’Arles (à l’intérieur duquel les habitants d’une ville entière ont vécu au Moyen Âge avant d’en être expulsés vers 1830) et le palais de Dioclétien de Split (qui a été bâti au IVe siècle avant J.C. et qui englobe à présent une grande partie de la vieille ville, avec ses magasins, ses habitations et ses infrastructures, etc.). Rudofsky parle de la relation « symbiotique plutôt que parasitaire » que les squatteurs, ou « habitants illégitimes », entretiennent avec les bâtiments qu’ils occupent : ils permettent souvent de maintenir vitalité et diversité dans ces espaces. À Split, les squatteurs n’ont jamais vidé les lieux. En revanche, lorsqu’on visite les Arènes d’Arles aujourd’hui, on se retrouve face à un objet statique dénué de vie, muséifié. Charged Space plaide pour que l’adaptation du bâti soit considérée comme un moyen de développement essentiel de la ville contemporaine.

La conception de l’exposition est le résultat d’une observation approfondie du bâtiment où se situe le 3 bis f : dessins d’arpentage, maquettes et modélisation numérique, photographies et inventaire des différents types d’usage, ceci dans le but de révéler des potentiels spatiaux cachés à l’intérieur de la configuration existante. Cartographier et analyser les petits espaces publics nichés au cœur du dense tissu urbain d’Aix-enProvence a également participé de la recherche de l’artiste.

Charged Space propose un espace fictionnel dans lequel le bâtiment, qui ne remplit plus sa fonction de pavillon de loges depuis 1982, se voit habité par une sorte de sous-architecture illégitime (pour reprendre les termes de Rudofsky). Le résultat est une installation qui répond directement à l’architecture de l’espace en question. Des constructions singulières et abstraites surgissent des murs, remplissent les vides et créent de nouvelles relations : associées aux éléments existants, elles forment un espace chargé d’histoires (charged space) qui cherche à dévoiler une autre réalité possible.

À Arles comme à Split, l’action opérée sur l’objet est de l’ordre de la transformation. L’intérieur de l’objet (pièces, salles, scène) devient un extérieur (rues et places). Il en est ici de même : un espace ambigu se forme, dans lequel l’espace d’exposition devient extérieur et se change en scène de rue, en espace public où se rassembler, où demeurer, où habiter.

Provence Art Contemporain présente cette captation 3D grâce au concours du Ministère de la Culture / DRAC PACA - Réalisation par Standart

Autres expositions